Qui aurait parié un kopeck sur la carrière de Ka-Zar à sa création ? Il faisait partie des nombreuses copies de Tarzan dont il ne se différenciait qu’à la marge. A la fin des années 30, le succès de Tarzan ne se dément pas. Depuis sa création en 1912, le personnage a connu des clones sous forme de romans et de pulps. Mais celui allait devenir le plus ancien héros Marvel a réussi à tirer son épingle du jeu et à se distinguer de l’original sur certains enjeux écologiques.
« A company of copycats » ¹
Martin Goodman, dirigeant de la maison d’édition qui allait devenir Marvel, ne prend pas beaucoup de risque en créant une copie de Tarzan. Ka-zar est ainsi le second personnage qui bénéficie de son propre titre pulps [oct. 1936] après « The Masked Rider » [avril 1934] (lui-même inspiré de The Lone Ranger, un personnage de radio). Ka-zar est de fait le personnage « marque » le plus ancien de Marvel encore en activité.
Deux détails le distinguent de Tarzan : il est blond et son compagnon est un lion. -oui, c’est maigre- Et même sur ce dernier point, Tarzan a déjà partagé la vedette avec un félin dans un film (Tarzan and the golden lion – 1927 adapté du roman de 1922). Dans les romans, le lion partagera d’ailleurs nombre de ses aventures. Dans Tarzan the Fearless (1935), le héros combat les adorateurs du dieu Zar : peut-être une autre inspiration.
La courte carrière pulps de Ka-zar se résume à 3 numéros, tous signés par Bob Byrd.
Qui est Bob Byrd ? Et bien en fait personne n’a l’air de le savoir. Il n’apparait que dans une autre histoire dans un pulps de Goodman. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un pseudo.²
Roi des Griffes et des Crocs
Le numéro 1 de Ka-Zar (King of Fang and Claw) se concentre sur ses origines extrêmement proches de celles du personnage d’Edgar Rice Burroughs. L’avion des parents de David Rand, qui devait les amener en Afrique du Sud, s’écrase en plein Congo.
Rand vient de l’afrikaner « Witwatersrand » qui désigne une région d’Afrique extrêmement riche en or. Le Rand est d’ailleurs la monnaie de l’Afrique du Sud. C’est également le nom de famille d’Iron Fist aka Daniel Rand. Aucun scénariste n’a encore tenté de faire un lien entre les deux personnages.
Sa mère meurt quelques temps plus tard. Son père l’élève en pleine jungle jusqu’à l’adolescence et meurt à son tour de la main d’un chercheur d’émeraudes sans foi ni loi, Paul DeKraft. David est recueilli par le lion Zar et devient Ka-Zar : le frère de Zar. Notre héros devra vaincre Bardak un grand singe agressif. Il contrecarre les plans d’un chasseur qui capture des animaux pour un zoo en les libérant tous de leurs cages. Comme conclusion, Ka-zar finira par venger son père en tuant DeKraft.
Comme dans Tarzan, chaque animal possède un nom et se pose comme le représentant de toute son espèce : Trajah l’éléphant, Nono le chimpanzé, Nagah le léopard, Pindar l’aigle etc.
Les humains sont appelés « Oman ». Bien qu’humain lui-même, Ka-zar considère les Hommes comme une espèce à part. Il se sent bien plus proche des animaux que de ses semblables.
Le second numéro ( Roar of the Jungle) oppose Ka-Zar à un Rajah, Sarput, qui a réussi à faire construire un palais en plein Congo Belge. Sarput est un dirigeant cruel, arrachant les yeux de ses opposants, réduisant en esclavage des autochtones et tuant des animaux pour son simple plaisir. Ka-zar rencontrera une jeune fille d’une tribu asservie avant de tomber finalement sous le charme de Claudette, la fille du commissaire royal du Congo Belge affecté à cette région. Là encore, Ka-zar s’opposera au tyran et l’éliminera à la grande joie des locaux. Claudette restera dans ses pensées jusqu’au dernier numéro.
Dans le troisième volet (The Lost Empire), Ka-zar tombe avec Zar et Nono dans une crevasse. Il découvre une galerie souterraine qui l’amène à une cité construite par une colonie d’Égypte antique. Se retrouvant malgré lui au milieu d’un jeu de pouvoirs, il prend le parti de la reine en place et défait un sorcier ambitieux et malveillant. Le trio découvre un passage qui le dirige vers la surface.
Que retenir de ces 3 épisodes ? L’influence du Tarzan est énorme et rien ne distingue vraiment le frère de Zar de l’homme singe que ça soit au niveau des origines, du background et des aventures. Mais à vingt ans d’intervalle, on constate que Ka-zar a plus d’empathie envers les animaux que le personnage de Burroughs au début de sa carrière.
Sur la forme, l’auteur a une grosse tendance à se répéter et à allonger la sauce sans même parler du style et du vocabulaire des années 30. Mais la lecture n’a rien de vraiment pénible (c’est vendeur hein ?)
Octobre 1936 – Juin 1937. La carrière pulp de Ka-zar aura été courte mais elle va poser les bases de son transfert en comics.
Seconde chance
Il faut croire que Goodman aimait vraiment le personnage ou croyait à son potentiel car il se retrouve dans le premier comics lancé par l’homme d’affaires : Marvel (Mystery) Comics #1 en octobre 1939. Le fascicule d’anthologie sert de base de lancement à deux futures stars de Timely Comics : The Human Torch et Namor The Submariner. C’est l’occasion pour Goodman de recycler le cowboy pulps « The Masked Rider » sauf que dans l’intervalle il a déjà revendu les droits du perso. Qu’à cela ne tienne, il le renomme The Masked Raider. C’est Ben Thompson qui se charge des dessins jusqu’à la fin des aventures du seigneur de la jungle.
On lit partout que seul le premier numéro du pulps a été transposé en comics dans Marvel Mystery Comics #1-5 alors que le second tome aussi a été partiellement adapté dans MMC #6, 11 et 16. La transposition est relativement fidèle. Elle n’ajoute pas de nouveaux éléments mais a tendance à donner un peu plus d’importance aux animaux.
Par exemple, à la différence du Pulps où Ka-Zar tue Sarput le Rajah, c’est Trajah l’éléphant qui met fin au règne du tyran qui a tué son peuple.
L’adaptation de la fuite des éléphants devant le Sarput le cruel Rajah (Ka-zar #2 / Marvel Mystery Comics #11) est d’ailleurs la première double-splash page des comics.
Dans Marvel Mystery Comics (1940), Ka-Zar libère les membres d’une tribu et un groupe d’éléphants détenu en captivité et exploité comme force motrice pour sa mine d’or.
Pour secourir Zar capturé, Ka-Zar fera un court séjour à New-York. Non content de libérer son frère, Kazar tente également d’ouvrir toutes les cages du zoo. Il trouve une aide inattendue de la part d’une jeune femme connue en Afrique. Le duo s’en retourne au Congo mais se trouve sous les tirs croisés d’un sous-marin allemand et d’un croiseur anglais. Ils finissent parachutés lors d’un combat aérien germano-britannique. (MMC # 12-15 / oct 1940 à jan. 1941)
Rapidement et bien avant l’attaque de Pearl Harbor, les conflits de la seconde guerre mondiale s’invitent dans les pages de Ka-Zar et ce jusqu’à la fin de ses aventures. Dans MMC #20, Ka-Zar, maintenant présenté comme un anglais, s’attaque à des nazis sur une base secrète en Éthiopie dominée par l’Italie Fasciste.
Le héros fait s’échapper deux aviateurs anglais et grâce à une horde d’éléphants dirigé par Trajah, il détruit la base empêchant une attaque sur le canal de Suez.
Echoes from the past
Mais les combats Africains ne devant pas être massivement relatées dans la presse américaine à l’époque. L’auteur va alors piocher dans un conflit plus ancien : la seconde guerre Italo-Ethiopienne.
Entre 1885 et 1896, l’Italie cherche à étendre son influence coloniale limitée à l’Érythrée. Elle s’attaque à l’empire Ethiopien. Si elle connait des succès militaires, elle finit par être battue le 1er mars 1896 lors la bataille d’Adoua. L’Éthiopie gagne le statut de la seule puissance africaine à avoir résister à l’expansion colonialisme.
Le gout amer de cette défaite perdure jusqu’en 1935 où Mussolini se lance brutalement dans sa reconquête. L’armée Italienne utilise des armes chimiques pourtant interdites par la convention de Genève. Le gaz moutarde est massivement épandu par l’aviation décimant les populations mais également le bétail et les cultures. 330 tonnes de gaz furent déversés avec un record de 12 tonne en une seule journée. Le temps que la croix rouge reporte ces exactions et que la communauté internationale tergiverse, l’Italie remporte le conflit en 6 mois.
Et c’est presque le même type de scénario qui est présenté dans MMC # 22 à 23 (08/09 1941).
Ka-zar doit faire face à un bataillon nazi qui déverse du gaz par voie aérienne. Le gaz tue faune et flore pour permettre aux Nazis de défricher rapidement la jungle dans le but de créer un campement et une piste d’atterrissage. Il est interpellé par le chef d’une tribu dont les membres ont été capturés comme esclaves par les allemands. Il s’infiltre dans le camp déguisé en militaire pour libérer les autochtones. Il est démasqué mais parvient à s’enfuir à bord d’un tank en faisant exploser les installations. On espère que les esclaves ont été libérés juste avant car on en fera plus mention.
Alors que les pilotes Nazis s’envolent pour détruire un peu plus la jungle, Ka-zar fait appel aux animaux pour détruire ce qu’il reste du camp avant de s’envoler avec un des avions. Il parvient à prendre le contrôle d’un avion et à éliminer les deux autres.
Le seigneur de la jungle repart vers la base et gaze les hommes du bataillon Nazi qui meurent sous les effets du poison.
Cette histoire retient l’attention à plus d’un titre.
Primo, jusqu’à preuve du contraire, il s’agit du premier écocide décrit dans un comics.
Ensuite, l’idée d’utiliser un défoliant pour des usages militaires est relativement inédite. Elle renvoie fatalement à l’usage de l’agent orange durant la guerre du Viet-nam près de 20 ans plus tard.
A quelques très rares exceptions près (et en prenant à part le cas des camps d’extermination), les armes chimiques ne seront pas utilisés durant les combats de la seconde guerre mondiale. Les scientifiques allemands avaient pourtant créé le gaz sarin mais il ne sera jamais utilisé.
Un crossover et puis s’en va
Fin 1941, Ka-zar sera intégré à un des premiers crossovers de Timely. Dans Human Torch #5 (5), le Submariner, lassé des dommages du conflit mondial sur son peuple, décide de conquérir la planète avec son armée pour y mettre fin. Il prévoit de noyer les continents sous des tsunamis. La première cible étant l’Afrique, la torche humaine va prévenir Ka-Zar (les 2 héros se connaissent puisqu’ils échangent dans Marvel Get-Together, petits textes par Stan Lee) afin qu’il construise une arche pour héberger les animaux.
Après cette petite aventure, Ka-Zar revient dans les pages de Marvel Mystery Comics pour 5 derniers numéros. Sorte de resucée de l’histoire du Rajah Sarput mixée avec des officiers nazis, l’histoire ne présente que peu d’intérêt à l’exception de l’avant dernier numéro où Ka-Zar acquière des pouvoirs de la part d’un sorcier africain. Il sera dorénavant aussi fort qu’un gorille, aussi agile qu’un chimpanzé …
La potion magique est sensée être temporaire. L’arrêt de ses aventures au MMC #27 (01-1942) ne permettra pas de le vérifier. La timide tentative de super-héroïsation n’a visiblement pas permis de sauver le personnage.
Ka-Zar, protecteur sélectif ?
Sur la trentaine d’épisodes, les animaux ont un rôle important bien que moins individualisé que dans le pulps. Cette mise en avant fait de la série une des premiers à mettre l’emphase sur leur protection avec parfois une originalité certaine. Reste que Ka-zar est toujours présenté comme le « sauveur blanc » et que ce coup de projecteur sur la faune ne sert qu’à mieux invisibiliser les africains. Mais c’est l’époque qui veut ça.
Lo-Zar, l’Eco(lo) des savanes.
Ka-Zar disparait des radars pendant le reste du Golden Age. Mais en 1954, Timely devenu entre temps Atlas, relance un titre « Jungle », le genre revenant un peu à la mode. Dans Jungle Action #1 est introduit un nouveau clone de Tarzan surnommé « Lo-Zar ». Le nom laisse entendre un lien avec « le frère de Zar » : un ‘low’-zar, un petit- Zar, le fils de Zar ?
La série ne vivra que le temps de 6 numéros et on apprendra rien des origines de Ka-zar. Bien que certains éléments des récits le lient à son prédécesseur. Mais on verra ça un peu plus tard.
Les 6 épisodes sont écrits par Don Rico et dessinés par Joe Maneely.
Dans Jungle Action # 2, Ka-zar se trouve confronté à un espion communiste qui empoisonne les rivières tuant hommes et animaux pour mieux s’emparer de la région.
Lo-Zar parvient à démasquer, à déjouer ses plans et le voir dévorer par des alligators.
Dans Jungle Action #3, des contrebandiers incendient la jungle avec du carburant pour se débarrasser de la population locale et surtout de Lo-Zar pour mieux s’emparer des mines d’or de la région.
Grace à l’aide de tous les animaux de le Jungle, il réussit à les mettre hors d’état de nuire.
Enfin Lo-Zar déjoue les plans de braconniers se faisant passer pour des photographes animaliers afin de mieux tuer des éléphants et récupérer leur défenses en ivoire. (Jungle Action # 4)
Les aventures de Lo-Zar se déroulent au Congo et tout porte à penser qu’elles sont contemporaines de leur date de publication.
Dans le dernier numéro de la série Lo-zar rencontre les descendants d’une civilisation égyptienne antique. Il est fait prisonnier car il ressemble au « Blond god of doom » qui est venu menacer leur princesse il y a de ça plusieurs années. Lo-Zar finit par prouver qu’il ne cherche pas à nuire à la princesse et est libéré. Le récit fait curieusement écho numéro 3 du pulp de 1937.
Mais c’est surtout le premier récit de Jungle Action qui jette encore un pont entre les deux personnages. Lo-Zar traverse une partie de la jungle où il rencontre des dinosaures dans une zone appelée le « black swamp » (marais noir). Il s’agit un passage obligé pour accéder à une mine d’uranium que les communistes convoitent. (si le sujet vous intéresse, on en parle ici et là).
Ka-Zar a vécu une rencontre identique par le passé dans MMC # 18 & 19. En descendant la rivière noire (Black River) dont personne n’est jamais revenu, il découvre une zone de la jungle où les dinosaures vivent toujours.
Le retour de Ka-Zar ?
Un territoire caché peuplé de dinosaures ? Voilà qui fait le lien avec le Ka-Zar moderne de Marvel introduit dans les pages de X-men # 10 en 1965 par Stan Lee et Jack Kirby. Le retour de Ka-Zar s’inscrit dans une volonté de réintroduire des personnages de son age d’or comme le Submariner ou Captain America. Mais rapidement, le héros est distingué de ses prédécesseurs. Il n’a rien à voir avec le Ka-Zar originel, son nom est Kevin Plunder.
Les X-men partent en Antarctique où ils découvrent une jungle cachée peuplée de dinosaures et de mammifères éteints. Dans cette jungle, un jeune homme blond accompagné d’un tigre aux dents de sabre, nommé Ka-Zar.
Le concept de jungle cachée en antarctique renvoie au « Voyage au centre de la terre » de Jules Verne mais aussi à une histoire de la Vision du Golden age par Kirby en 1941 dans Marvel Mystery Comics #22.
Comme le Ka-Zar du Golden Age et Lo-Zar, le Ka-Zar du Silver age devient le protecteur de la Terre sauvage. Peuplée d’animaux disparus, abritant au fur à mesure des auteurs un nombre impressionnant de civilisations éteintes, d’humanoïdes variés… la Terre sauvage est, en outre, située sur un filon de vibranium. Bref, elle concentre tous les écosystèmes, légendes, géographies et richesses de l’Afrique apportées par près d’un siècle de récits fantastiques (Tarzan en tête).
Après plusieurs apparitions dans des comics comme Spider-Man, Daredevil, Hulk …, Ka-Zar devient la co-star de Astonishing Tales avec Dr Doom en 1970. Il phagocyte rapidement le titre. Astonishing Tales disparait au 20ème numéro et Ka-Zar obtient son propre titre en 1974.
Paradoxalement, alors que les années 70 sont fortement marquées une prise de conscience environnementale, les aventures de Ka-zar ne jouent que très peu la carte de l’écologie. Au final, la thématique est presque plus présente chez ses anciennes incarnations.
Ka-zar, Kevin Plunder, va commencer par se battre contre les contrebandiers (son frère en particulier) qui en veulent au vibranium. Rapidement, il se confronte à des chasseurs qui viennent tâter du dinosaure : des pitchs qui reviendront cycliquement.
Bref, les animaux c’est son dada. (ou presque quand il s’agit de chasse à courre)
Le Lord of the Jungle doit connaitre un certain succès car il devient un star régulière et montante de Savage Tales, un magazine noir & blanc au ton un peu plus adulte. C’est peut-être la seule fois au Ka-Zar évoque directement la pollution parmi d’autres plaies du monde moderne. (Savage Tales # 1 – 1971 – Stan Lee / John Buscema). De fait Ka-Zar ne rejoindra que très rarement « la civilisation ».
Le braconnage prend de proportions un peu plus larges quand l’A.I.M. tente de capturer plusieurs spécimens de dinosaures.
Plus globalement Ka-Zar s’oppose aux tentatives de colonisations et d’exploitations de la Terre sauvage. Il est rejoint dans sa mission par Shanna the She-Devil qui devient rapidement sa compagne. Malgré une très bonne seconde série dans les années 80, le personnage n’a plus vraiment de lien profond avec la nature et encore moins l’écologie.
Comme un symbole de cette coupure, à la fin des années 80, Ka-Zar doit subir la perte de la Terre sauvage ravagée par Terminus puis sa renaissance par le maitre de l’évolution. Dans intervalle, le couple a donné naissance à un fils, Matthew, et se concentre sur leur famille.
Quand Marvel sort un comics caritatif en 1993 avec le WWF pour la protection des animaux, le duoest légitimement remis en avant avec Wolverine et Namor (en pleine phase écolo). Une histoire inoffensive par Peter David et Richard Howell qui n’aura d’autres mérites que confirme Ka-Zar comme protecteur ultime de la faune sauvage.
Lors du relaunch de la série en 1997, Mark Waid met en avant le conflit interne de Ka-Zar coincé entre modernité et nature. Le héros finit par rejeter toutes formes de technologie embrassera pleinement son appartenance au monde sauvage.
Cette thématique culminera quand Shanna devient une sorte de déesse personnifiant mère nature.
En 2011, Joe Williams part dans la direction opposée à ses prédécesseurs. Ka-Zar créé une sorte de confédération des nations de la Savage Land ainsi que des représentants des nations unis. Son but est de négocier l’ouverture sur le monde extérieur et l’exploitation de ses ressources dans un échange profitable pour tous. Shanna possédée par l’entité créatrice du Savage Land tue les représentants de l’ONU. Ce début de changement de paradigme très mal amené ne survivra pas la mini-série Skaar : King Of the Savage Land.
On ne parlera plus de cette volonté d’intégration de la Terre Sauvage dans la communauté internationale. Et on a envie de dire « tant mieux ».
Ka-Zar et Shanna reviennent rapidement à leur statu quo de couple protecteur de la Savage Land. Pour autant : deux nouveautés récentes sont dernièrement à noter :
Primo : Matthew Plunder, le fils de Ka-Zar et Shanna, a glissé dans une faille temporelle et a grandi de plusieurs années. Pourrait-il être le mystérieux Lo-Zar déplacé dans le temps ?
Secundo : Ka-Zar a été recruté pour faire partie des Agents of Wakanda par Black Panther.
L’idée de nouer des attaches plus profondes avec l’Afrique et d’en faire un personnage enfin pro-actif permettrait-il de le faire évoluer durablement ? L’avenir le dira. Mais à bientôt 84 ans, le personnage peut se le permettre.
Sim Theury
Références
1 – « A company of Copycat » – « une société de copieurs » le terme que Stan Lee utilisera pour définir Timely à ses débuts tant elle se contentait de copier les recettes à la mode.
2 – Dans l’avant propos de la réédition des aventures pulps de Ka-Zar, Will Murray arrive à la conclusion que Bob Byrd n’apparaissant dans aucune autre oeuvre, il est fort probable qu’il ne soit qu’un nom d’emprunt.
SOURCES :
https://www.icrc.org/fr/doc/resources/documents/misc/57jp4p.htm
Cabinet Curiosités Comics - EcoloGeek 
Passionnant, « Sim » !
Il faudra que j’y revienne, tant l’article est riche et dense : j’ai appris plein de choses sur Ka-Zar, et découvert une iconographie que je croyais limitée à quelques couvertures de pulps, avant son retour dans les X-Men sous le crayon de Kirby.
Des couvertures peintes (le jeune Frazetta les aura sûrement vues !) à certains dessins qui m’évoquent ceux de Basil Wolverton (une influence de Corben, Wood et Crumb) ou le Tarzan de Foster, évidemment.
J’ai aussi repensé à une de mes lectures d’enfance favorite, une copie de Tarzan nommée « Morgyn » (dans le pocket « Captain Hornet – rempli de « comics » anglais).
La blondeur, le slip en peau de léopard…
Un malabar écolo, là aussi.
Mais point de dinosaures ici, même si pas mal de rencontres inédites dans celles de Tarzan (des descendants de Gengis Khan, en habits Mongols, etc.
Top !
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Bonjour Laurent,
Merci beaucoup de tous ces compliments, je ne sais plus où me mettre. Je passe généralement 15 jours à écrire un article, ce type de retour me booste toujours.
Sinon pour en revenir au Ka-Zar du Golden, le dessinateur, Ben Thompson, a un style assez variable. Je pense qu’il doit y avoir pas mal de swipe de strips de Gordon. Son trait est quasi-méconnaissable sur les épisodes avec les dinosaures (assez Wolvertonien, comme tu l’as fait remarqué).
J’ai fait quelques recherches sur Morgyn : on dirait un ancêtre de Flex Mentallo, c’est saisissant. Il faudra que j’y jette un œil à l’occasion …
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